Retour by Nico sur son premier vrai ultra montagneux, son premier plus de 100 bornes. Merci Nico et bonne lecture à tous...
Cela fait des mois que j’y pense, le jour J approche.
Je pense avoir fait une préparation sérieuse, toujours dans la limite de mes possibilités familiales et professionnelles. Mais sans suivre de plan précis, j’ai fait plus de qualitatif ces derniers mois, et j’ai rajouté une sortie vélo le week end pour augmenter le volume.
J’ai lu tous les CR du web sur cette course pour me préparer mentalement, mais comme le parcours a changé partiellement, j’ai quand même l’impression de partir dans l’inconnu. Même si ça ne sert à rien, mon plan d’attaque et mes temps de passage sont dans ma tête, ça me rassure^^
Durant les derniers jours se mélangent doutes et excitation… mais l’heure n’est plus à l’entraînement ! Les jeux sont faits, place au repos et à la détente. Y’a plus qu’à attendre et surveiller la météo.
Briefing d’avant-course : on va avoir des conditions difficiles.
Ils nous détaillent le parcours, différent de l’année dernière, ainsi que quelques modifications de dernière minute pour notre sécurité et pour éviter de trop endommager certaines portions de crête rendues impraticables par la pluie des derniers jours et la boue... Ils nous mettent en garde ; ce sera un trail exigeant avec des conditions météo montagnardes : prévoir gants et bonnet, car au sommet, les températures ressenties ne devraient pas dépasser le 0 °!!! Euhhhh, on est bien le 17 juin ?... j’avais pas prévu ça !
Ils finissent par : « On croit en vous, vous pouvez le faire. » La tension monte dans la salle, on ne sait plus trop si on a tant envie d’y aller^^
Ma femme me dit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Je m’en rappellerai.
On va à la pasta-party, plutôt correcte, puis retour à l’hôtel pour se reposer un petit peu.
23h45 : je rentre dans le SAS de départ, ils vérifient que nous ayons tous couverture de survie et veste de pluie. Justement, la pluie s’est arrêtée depuis 23h, nous partirons au moins au sec.
Samedi 18/06, 00h01, Aurillac, TOP DEPART :
Départ en plein centre ville, et après 1 km, premiers sentiers, et première déconvenue : c’est détrempé, hyper boueux, ça bouchonne ...
Ce premier secteur ne devait être qu’une formalité, un échauffement avant les choses sérieuses.
Mais là, on ne peut pas courir, les descentes en sous-bois se font en glissades sur les pieds et les fesses... Et vers 1h45, il se remet à pleuvoir^^
Bref, j’arrive à Velzic en 2h38, soit 30 min de plus que mes estimations, sur la seule portion identique à l’année dernière.
NB : j’avais fait des estimations sur des bases de 22h, surtout pour donner des heures de rendez-vous à ma femme.
NB2 : je n’ai été au courant de mes classements uniquement après mon arrivée
Velzic 17,5 km, 2h38, 650 D+/530 D-, 347è
Dans ce ravito, c’est soirée disco ! Ça nous fait bien sourire et nous réchauffe le cœur et le corps.
A partir de là, ça va monter jusqu’aux Elancèzes (1571m).
Toujours en mode marche, la montée dans les pâturages est laborieuse, car le sol est labouré et nos pieds s’enfoncent dans l’eau et la boue jusqu’aux chevilles.
J’ai mal au ventre. Je ne sais pas si c’est à cause du froid, de la soupe très chaude du ravito ou de l’eau du robinet dégueu de l’hôtel avec laquelle j’ai rempli mes bidons. Vers 5h, je n’en peux plus : je m’isole en dehors du chemin en forêt et je me vide (désolé pour la poésie^^). Mais du coup, je me sens beaucoup mieux après !
Au sommet des Elancèzes, entre la pluie, le vent et les nuages dans lesquels nous sommes, il fait très froid. Je mets 3-4 min à arriver à enfiler mes petits gants, tellement mes doigts sont gelés.
On redescend 200mD jusqu’au second ravito.
Col du Perthus 34 km, 6h15, 1700 D+/1000D-, 284è
J’ai 1h de retard sur mes prévisions. C’est pas grave, mais j’envoie un sms à Anne-Cé qui dort et qui doit me retrouver pour la première fois au Lioran.
La descente du col au village des Chazes (1033m) se fait bien et on peut même courir.
Ensuite, 800mD+ pour monter au Plomb du Cantal (1855m).
Je monte lentement mais régulièrement. Toujours pareil : énormément de boue avant 1500m dans les bois et les pâturages, au son des cloches des vaches que nous ne voyons pas. Ensuite c’est plus praticable mais plus pentu aussi dans les sentiers pierreux.
On évite le sommet (bifurcation), 30m en dessous. Tout est bouché, il fait jour mais nous ne voyons pas à 10m. Il pleut toujours. Dommage, on doit louper un beau panorama…
Descente de 600mD jusqu’au 3è ravito du Lioran qui se fait relativement bien pour moi, alternant course quand c’est possible et marche quand c’est boueux et glissant.
Le Lioran 51 km, 9h35, 2800 D+/2100 D-, 266è
J’y arrive à 9h35 ! Finalement, je suis presque revenu dans mon timing, et Anne-Cé y arrivait tout juste. Ouf !
C’est une base de vie. Je mange, je récupère mon sac laissé au départ et je me change pour avoir des habits enfin secs.
Je me « renok » les pieds, remets des chaussettes sèches et renfile mes chaussures détrempées ! Quel bonheur^^
10h05 : je repars, ça passe très vite, je m’étais fixé 30 min de pause.
Je m’étais dit que la course commence réellement là, presque à mi-course. Pour l’instant de mon côté, et malgré la pluie, la boue et d’innombrables glissades, je vais bien et j’ai le moral.
Par contre, autour de moi, beaucoup d’abandons : beaucoup de traileurs ne supportent pas les conditions, ne prennent aucun plaisir du fait de ne pouvoir courir autant qu’ils l’avaient envisagé…
Mais d’autres coureurs comme moi n’ont pas l’intention de s’arrêter là et je fais de belles rencontres. On papote en avançant, cela passe le temps.
A la sortie du ravito, petite descente sèche sur une piste de ski (petite pensée pour les TTTistes qui l’ont faite en montant l’année dernière juste avant l’arrivée au Lioran !).
Ensuite, montée de 500mD pour rejoindre les crêtes de la chaîne des Puy. Sur la fin de l’ascension, je peine un peu dans une partie pierreuse, et je commence à me sentir fatigué.
On poursuit par un très joli chemin à flanc de montagne, 30m en dessous des crêtes. Dommage, on ne peut toujours pas profiter du paysage, on est dans les nuages, mais on voit environ à 100m.
Ce sentier est agréable, mais il me semble interminable, je ne vois pas les km avancer.
On arrive enfin à la brèche de Roland où la montée est technique et un peu dangereuse, car les rochers sur lesquels nous posons les mains et les pieds sont mouillés. Puis la montée finale jusqu’au sommet du Puy Mary (1783m). On ne s’y éternise pas, car ils n’y a rien à voir et il fait froid.
On en redescend par les marches bétonnées jusqu’au ravito.
Pas de Peyrol km61, 12h55, 3700D+, 2500D-, 251è
Ici, juste eau et soupe tiède… je ne m’attarde pas, mais moralement, j’accuse le coup.
La suite n’arrange rien, sous le Puy Mary, pour rejoindre le Puy Chavaroche, le chemin est un vrai marécage. C’est usant. La montée au Puy Chavaroche (1739m) devient dure pour moi.
Et au sommet, sur la crête, c’est l’ENFER !!! Toujours dans les nuages sous la pluie et avec le vent, j’ai super froid ! Si on s’arrête là, c’est l’hypothermie en quelques minutes…
Je ne sais pas si c’est l’instinct de survie, mais je me mets donc à courir pour me réchauffer et pour en sortir le plus vite possible.
Et miracle ! je cours, et je cours bien en plus ! Je prends un plaisir fou dans la descente vers Mandailles et j’engloutis les 800 mD- que je craignais tant, pour arriver au ravito et retrouver Anne-Cé, euphorique.
Certes, il reste encore 35 km, mais c’est inespéré pour moi d’en être là dans mon état.
Mandailles km70, 15h05, 3900D+/3600D-, 229è
Aller ! Encore une portion de 16 km que je crains, mais une fois arrivé à Lascelle, plus rien ne pourra m’empêcher de rallier l’arrivée.
2è miracle : la pluie s’arrête et ça se dégage un peu !
La montée de 500mD jusqu’au sommet de Cabrespine (1464m) se fait en mode tranquillou ; je ne lâche rien, mais je suis moins efficace en montée. J’en profite pour enfin admirer le paysage et ces montagnes d’où nous venons et les vaches nous tiennent compagnie.
Par contre, je cours dès que je peux et sans difficulté et la redescente passe toute seule pour arriver en bas dans les Gorges de la Jordanne.
Splendide ! La Jordanne est très haute et avec un fort courant. Le chemin encaissé au fond des gorges suit la rivière, la traverse plusieurs fois sur des jolis ponts de bois, empreinte des pontons de bois accrochés à la falaise et descend même dans la rivière quand le chemin est recouvert. Rafraichissant !
Lascelle km86, 18h39, 4700D+/4500D-, 198è
Je sais cette fois que j’en finirai
Je me ravitaille bien et repars pour cette avant-dernière portion de 12 km qui comporte 3 petites difficultés. Mais la première montée en sous-bois droit dans la pente me tue. J’ai vraiment du mal maintenant à monter, heureusement que l’essentiel du dénivelé est passé.
Mais comme depuis le début, ces passages roulants et sensés faciles sont difficilement praticables, après le passage des coureurs du 105 devant moi, et de tous ceux du 45.
Saint-Simon km98, 20h58, 5100D+/5000D-, 185è
Il reste 7 km. Je veux arriver avant la nuit, je NE VEUX PAS remettre ma frontale (allez savoir pourquoi^^ je ne suis surement plus très lucide !). Je veux tenter de finir en 22h, mon objectif initial.
Au ravito, un gentil bénévole me dit que ça ne va pas le faire !!! grrrrrrrrrr
J’y reste 2 min et donne tout pour en finir au plus vite.
On se motive avec 1 coureur et on se tire la bourre au bout de 100 km^^
Mais rien ne sera facile jusqu’au bout : ruisseaux, boue, prairies défoncées, glissades…
Moi, trailer, j’attends chaque portion de route avec impatience pour pouvoir avancer vite et dérouler le pas.
Je termine les 2 derniers km en ville en boulet de canon (bon environ 11km/h, mais je n’en reviens pas !). Même à 22h, je reçois beaucoup d’encouragements et de mots de félicitations. Je plane, je ris bêtement.
Je passe la ligne d’arrivée à 22h04 en 182è position et reçois un joli débardeur en lot de finisher à la place du berêt^^.
Je profite d’une excellente douche chaude (c’est rare pour être signalé !), du repas plutôt festif d’après course, puis dodo bien mérité.
Mention spéciale aux organisateurs de l’UTPMA : course parfaitement organisée, sécurisée, balisée ; des ravitos variés et copieux, des bénévoles aux petits soins aux ravitos et même aux différents sommets dans le froid et la pluie dans leur petite tente igloo^^, merci pour tous les encouragements reçus tout au long du parcours, pour le soutien de mes proches et spécialement de ma femme.
Au niveau alimentation : en dehors des maux de ventre du début, tout s’est parfaitement bien passé, et je n’ai eu ni gros coup de pompe, ni écœurement.
- Eau plate, St Yorre + sirop d’agave + sirop de pamplemousse
- Coca + banane à tous les ravito
- Quelques tuc, bouts de cantal pour le salé, riz au lait et pâtes de fruits pour le sucré
- Pour le plaisir : pompot’, mini-snikers et mini-kinder country
- Sportenine : un cachet toutes les 2h30
Je pense que j’étais donc assez bien préparé, mais dans un bon jour aussi. Je n’ai ressenti ni crampes, ni douleurs musculaires anormales, je n’ai eu aucune ampoule aux pieds, juste un point d’appui dans mes chaussures.
Donc un véritable succès pour moi, qui il faut bien me l’avouer, m’encourage dans la voie de l’ultra^^
A moi maintenant de me trouver mon prochain défi !
Je pense avoir fait une préparation sérieuse, toujours dans la limite de mes possibilités familiales et professionnelles. Mais sans suivre de plan précis, j’ai fait plus de qualitatif ces derniers mois, et j’ai rajouté une sortie vélo le week end pour augmenter le volume.
J’ai lu tous les CR du web sur cette course pour me préparer mentalement, mais comme le parcours a changé partiellement, j’ai quand même l’impression de partir dans l’inconnu. Même si ça ne sert à rien, mon plan d’attaque et mes temps de passage sont dans ma tête, ça me rassure^^
Durant les derniers jours se mélangent doutes et excitation… mais l’heure n’est plus à l’entraînement ! Les jeux sont faits, place au repos et à la détente. Y’a plus qu’à attendre et surveiller la météo.
Briefing d’avant-course : on va avoir des conditions difficiles.
Ils nous détaillent le parcours, différent de l’année dernière, ainsi que quelques modifications de dernière minute pour notre sécurité et pour éviter de trop endommager certaines portions de crête rendues impraticables par la pluie des derniers jours et la boue... Ils nous mettent en garde ; ce sera un trail exigeant avec des conditions météo montagnardes : prévoir gants et bonnet, car au sommet, les températures ressenties ne devraient pas dépasser le 0 °!!! Euhhhh, on est bien le 17 juin ?... j’avais pas prévu ça !
Ils finissent par : « On croit en vous, vous pouvez le faire. » La tension monte dans la salle, on ne sait plus trop si on a tant envie d’y aller^^
Ma femme me dit : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Je m’en rappellerai.
On va à la pasta-party, plutôt correcte, puis retour à l’hôtel pour se reposer un petit peu.
23h45 : je rentre dans le SAS de départ, ils vérifient que nous ayons tous couverture de survie et veste de pluie. Justement, la pluie s’est arrêtée depuis 23h, nous partirons au moins au sec.
Samedi 18/06, 00h01, Aurillac, TOP DEPART :
Départ en plein centre ville, et après 1 km, premiers sentiers, et première déconvenue : c’est détrempé, hyper boueux, ça bouchonne ...
Ce premier secteur ne devait être qu’une formalité, un échauffement avant les choses sérieuses.
Mais là, on ne peut pas courir, les descentes en sous-bois se font en glissades sur les pieds et les fesses... Et vers 1h45, il se remet à pleuvoir^^
Bref, j’arrive à Velzic en 2h38, soit 30 min de plus que mes estimations, sur la seule portion identique à l’année dernière.
NB : j’avais fait des estimations sur des bases de 22h, surtout pour donner des heures de rendez-vous à ma femme.
NB2 : je n’ai été au courant de mes classements uniquement après mon arrivée
Velzic 17,5 km, 2h38, 650 D+/530 D-, 347è
Dans ce ravito, c’est soirée disco ! Ça nous fait bien sourire et nous réchauffe le cœur et le corps.
A partir de là, ça va monter jusqu’aux Elancèzes (1571m).
Toujours en mode marche, la montée dans les pâturages est laborieuse, car le sol est labouré et nos pieds s’enfoncent dans l’eau et la boue jusqu’aux chevilles.
J’ai mal au ventre. Je ne sais pas si c’est à cause du froid, de la soupe très chaude du ravito ou de l’eau du robinet dégueu de l’hôtel avec laquelle j’ai rempli mes bidons. Vers 5h, je n’en peux plus : je m’isole en dehors du chemin en forêt et je me vide (désolé pour la poésie^^). Mais du coup, je me sens beaucoup mieux après !
Au sommet des Elancèzes, entre la pluie, le vent et les nuages dans lesquels nous sommes, il fait très froid. Je mets 3-4 min à arriver à enfiler mes petits gants, tellement mes doigts sont gelés.
On redescend 200mD jusqu’au second ravito.
Col du Perthus 34 km, 6h15, 1700 D+/1000D-, 284è
J’ai 1h de retard sur mes prévisions. C’est pas grave, mais j’envoie un sms à Anne-Cé qui dort et qui doit me retrouver pour la première fois au Lioran.
La descente du col au village des Chazes (1033m) se fait bien et on peut même courir.
Ensuite, 800mD+ pour monter au Plomb du Cantal (1855m).
Je monte lentement mais régulièrement. Toujours pareil : énormément de boue avant 1500m dans les bois et les pâturages, au son des cloches des vaches que nous ne voyons pas. Ensuite c’est plus praticable mais plus pentu aussi dans les sentiers pierreux.
On évite le sommet (bifurcation), 30m en dessous. Tout est bouché, il fait jour mais nous ne voyons pas à 10m. Il pleut toujours. Dommage, on doit louper un beau panorama…
Descente de 600mD jusqu’au 3è ravito du Lioran qui se fait relativement bien pour moi, alternant course quand c’est possible et marche quand c’est boueux et glissant.
Le Lioran 51 km, 9h35, 2800 D+/2100 D-, 266è
J’y arrive à 9h35 ! Finalement, je suis presque revenu dans mon timing, et Anne-Cé y arrivait tout juste. Ouf !
C’est une base de vie. Je mange, je récupère mon sac laissé au départ et je me change pour avoir des habits enfin secs.
Je me « renok » les pieds, remets des chaussettes sèches et renfile mes chaussures détrempées ! Quel bonheur^^
10h05 : je repars, ça passe très vite, je m’étais fixé 30 min de pause.
Je m’étais dit que la course commence réellement là, presque à mi-course. Pour l’instant de mon côté, et malgré la pluie, la boue et d’innombrables glissades, je vais bien et j’ai le moral.
Par contre, autour de moi, beaucoup d’abandons : beaucoup de traileurs ne supportent pas les conditions, ne prennent aucun plaisir du fait de ne pouvoir courir autant qu’ils l’avaient envisagé…
Mais d’autres coureurs comme moi n’ont pas l’intention de s’arrêter là et je fais de belles rencontres. On papote en avançant, cela passe le temps.
A la sortie du ravito, petite descente sèche sur une piste de ski (petite pensée pour les TTTistes qui l’ont faite en montant l’année dernière juste avant l’arrivée au Lioran !).
Ensuite, montée de 500mD pour rejoindre les crêtes de la chaîne des Puy. Sur la fin de l’ascension, je peine un peu dans une partie pierreuse, et je commence à me sentir fatigué.
On poursuit par un très joli chemin à flanc de montagne, 30m en dessous des crêtes. Dommage, on ne peut toujours pas profiter du paysage, on est dans les nuages, mais on voit environ à 100m.
Ce sentier est agréable, mais il me semble interminable, je ne vois pas les km avancer.
On arrive enfin à la brèche de Roland où la montée est technique et un peu dangereuse, car les rochers sur lesquels nous posons les mains et les pieds sont mouillés. Puis la montée finale jusqu’au sommet du Puy Mary (1783m). On ne s’y éternise pas, car ils n’y a rien à voir et il fait froid.
On en redescend par les marches bétonnées jusqu’au ravito.
Pas de Peyrol km61, 12h55, 3700D+, 2500D-, 251è
Ici, juste eau et soupe tiède… je ne m’attarde pas, mais moralement, j’accuse le coup.
La suite n’arrange rien, sous le Puy Mary, pour rejoindre le Puy Chavaroche, le chemin est un vrai marécage. C’est usant. La montée au Puy Chavaroche (1739m) devient dure pour moi.
Et au sommet, sur la crête, c’est l’ENFER !!! Toujours dans les nuages sous la pluie et avec le vent, j’ai super froid ! Si on s’arrête là, c’est l’hypothermie en quelques minutes…
Je ne sais pas si c’est l’instinct de survie, mais je me mets donc à courir pour me réchauffer et pour en sortir le plus vite possible.
Et miracle ! je cours, et je cours bien en plus ! Je prends un plaisir fou dans la descente vers Mandailles et j’engloutis les 800 mD- que je craignais tant, pour arriver au ravito et retrouver Anne-Cé, euphorique.
Certes, il reste encore 35 km, mais c’est inespéré pour moi d’en être là dans mon état.
Mandailles km70, 15h05, 3900D+/3600D-, 229è
Aller ! Encore une portion de 16 km que je crains, mais une fois arrivé à Lascelle, plus rien ne pourra m’empêcher de rallier l’arrivée.
2è miracle : la pluie s’arrête et ça se dégage un peu !
La montée de 500mD jusqu’au sommet de Cabrespine (1464m) se fait en mode tranquillou ; je ne lâche rien, mais je suis moins efficace en montée. J’en profite pour enfin admirer le paysage et ces montagnes d’où nous venons et les vaches nous tiennent compagnie.
Par contre, je cours dès que je peux et sans difficulté et la redescente passe toute seule pour arriver en bas dans les Gorges de la Jordanne.
Splendide ! La Jordanne est très haute et avec un fort courant. Le chemin encaissé au fond des gorges suit la rivière, la traverse plusieurs fois sur des jolis ponts de bois, empreinte des pontons de bois accrochés à la falaise et descend même dans la rivière quand le chemin est recouvert. Rafraichissant !
Lascelle km86, 18h39, 4700D+/4500D-, 198è
Je sais cette fois que j’en finirai
Je me ravitaille bien et repars pour cette avant-dernière portion de 12 km qui comporte 3 petites difficultés. Mais la première montée en sous-bois droit dans la pente me tue. J’ai vraiment du mal maintenant à monter, heureusement que l’essentiel du dénivelé est passé.
Mais comme depuis le début, ces passages roulants et sensés faciles sont difficilement praticables, après le passage des coureurs du 105 devant moi, et de tous ceux du 45.
Saint-Simon km98, 20h58, 5100D+/5000D-, 185è
Il reste 7 km. Je veux arriver avant la nuit, je NE VEUX PAS remettre ma frontale (allez savoir pourquoi^^ je ne suis surement plus très lucide !). Je veux tenter de finir en 22h, mon objectif initial.
Au ravito, un gentil bénévole me dit que ça ne va pas le faire !!! grrrrrrrrrr
J’y reste 2 min et donne tout pour en finir au plus vite.
On se motive avec 1 coureur et on se tire la bourre au bout de 100 km^^
Mais rien ne sera facile jusqu’au bout : ruisseaux, boue, prairies défoncées, glissades…
Moi, trailer, j’attends chaque portion de route avec impatience pour pouvoir avancer vite et dérouler le pas.
Je termine les 2 derniers km en ville en boulet de canon (bon environ 11km/h, mais je n’en reviens pas !). Même à 22h, je reçois beaucoup d’encouragements et de mots de félicitations. Je plane, je ris bêtement.
Je passe la ligne d’arrivée à 22h04 en 182è position et reçois un joli débardeur en lot de finisher à la place du berêt^^.
Je profite d’une excellente douche chaude (c’est rare pour être signalé !), du repas plutôt festif d’après course, puis dodo bien mérité.
Mention spéciale aux organisateurs de l’UTPMA : course parfaitement organisée, sécurisée, balisée ; des ravitos variés et copieux, des bénévoles aux petits soins aux ravitos et même aux différents sommets dans le froid et la pluie dans leur petite tente igloo^^, merci pour tous les encouragements reçus tout au long du parcours, pour le soutien de mes proches et spécialement de ma femme.
Au niveau alimentation : en dehors des maux de ventre du début, tout s’est parfaitement bien passé, et je n’ai eu ni gros coup de pompe, ni écœurement.
- Eau plate, St Yorre + sirop d’agave + sirop de pamplemousse
- Coca + banane à tous les ravito
- Quelques tuc, bouts de cantal pour le salé, riz au lait et pâtes de fruits pour le sucré
- Pour le plaisir : pompot’, mini-snikers et mini-kinder country
- Sportenine : un cachet toutes les 2h30
Je pense que j’étais donc assez bien préparé, mais dans un bon jour aussi. Je n’ai ressenti ni crampes, ni douleurs musculaires anormales, je n’ai eu aucune ampoule aux pieds, juste un point d’appui dans mes chaussures.
Donc un véritable succès pour moi, qui il faut bien me l’avouer, m’encourage dans la voie de l’ultra^^
A moi maintenant de me trouver mon prochain défi !
Nico
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire